7 ans, un âge pas facile …

Ce soir, je suis en train de lire une histoire à P’tit d’homme et P’tite demoiselle, sur les émotions (les expressions du visage plus exactement). Nous arrivons à l’expression de la colère et les voilà tous les deux à imiter la colère..

La colère

P’tit d’homme, le fait assez bien, mais la P’tite demoiselle, c’est une autre histoire … Je lui explique, que ce qu’elle fait, n’est pas vraiment l’expression de la colère (d’ailleurs, je ne sais pas trop à quoi ça ressemble), je lui propose de se regarder dans le miroir du livre, tout en lui expliquant comment faire… P’tite demoiselle, s’allonge, refuse de me regarder et me dit « Non, je n’ai pas envie » elle est comme vexée. J’essaie de savoir, ce qu’il se passe ?? Elle ne me répond pas et se cache derrière ses bras.. Je lui explique que si elle se comporte comme ça, je préfère qu’elle aille dans sa chambre, réfléchir à son comportement. Elle va donc dans son lit et je lui dis, pense à ce que tu ressens là maintenant, tu es peut-être triste, en colère ou autres, puis je continue l’histoire avec P’tit d’homme.

L’histoire terminée, je vais voir P’tite demoiselle et j’entame la discussion. Je lui demande ce qu’elle a, elle ne sait pas, donc je la questionne.
Est-ce que tu as peur ? Je ne sais pas ..
Est-ce que tu as peur de te tromper ? Oui,
Est-ce que tu as peur de mal faire ? Oui,
Je lui explique que, quand papa et maman la reprenne, ce n’est pas pour se moquer d’elle, c’est juste pour lui expliquer comment ou pourquoi ce n’est pas ça, que c’est pour lui permettre de comprendre, d’apprendre, d’avancer, que l’on fait ça pour elle et non, contre elle. Puis, je lui demande, est-ce que tu as peur que l’on se moque de toi ? Oui
Là, par l’expression de son visage, je vois que je touche un point sensible.. Je lui dis ok, dis-moi est-ce que quelqu’un se moque de toi ? Oui
Et là, les larmes aux yeux, la gorge nouée, elle me dit qu’une de ses copines, lui dit régulièrement qu’elle est moche, cette même « copine » va voir d’autres filles en leur disant qu’elles ne doivent plus être copines avec elle et du coup, elle se retrouve, toute seule … (ALALA ma chérie si tu savais, parfois, il vaut mieux être seule que mal accompagnée)… Intérieurement je bouillonne, non mais, de quels droits, elle se permet de faire souffrir ma fille. J’essaie de rester neutre. Je lui dis, qu’effectivement, ce qu’elle dit n’est pas très sympa, mais qu’elle n’a pas à s’inquiéter, qu’elle est très jolie , qu’il y a pleins de monde autour de moi qui me l’ont dit… Puis, je lui dis qu’elle peut aller voir d’autres copines, qu’elle n’est pas obligée de rester avec « cette fille » ?!
Elle me dit que c’est pendant la cantine et donc ces autres copines ne sont pas là… Elle me dit également que ce matin une autre de ces copines, s’est moquée d’elle, car elle n’a pas fait autant de croisés qu’elle  (corde à sauter).

Pendant ce temps et en toute discrétion, P’tit d’homme vient nous rejoindre dans le lit, je continue ma conversation et je dis à haute voix, je ne sais pas que suggères-tu comme solution ? Et là, P’tit d’homme propose, qu’elle se moque aussi d’elle, je lui explique que c’est une solution, mais que ça n’est pas la bonne, que P’tite demoiselle n’aime pas que l’on se moque d’elle, donc sa copine n’aimera pas ça. Je lui propose, par exemple, à la corde à sauter, quand sa copine n’y arrive pas, elle peut l’encourager, en lui disant « vas-y recommence, je suis sûre que tu vas réussir « … On continue de trouver des solutions. P’tit d’homme, nous propose, qu’elle aille jouer toute seule, comme ça d’autres copines qui ne se moque pas d’elle, viendront jouer avec elle.. Je dis oui ça peut être une solution.. Je propose également, que si elle peut et quand sa copine n’est pas très sympa, qu’elle aille dans un coin et prend un livre en attendant que « sa copine » veuille bien jouer avec elle … (cette solution ne m’enchante guère)

Puis, elle me dit que sa copine lui dit des gros mots et tout bas, elle me dit : elle dit « Pute ».
Mon sang n’a fait qu’un tour… Je lui dis, ça c’est un « GROS » gros mot et que ce n’est vraiment pas un beau langage et que je ne veux pas qu’elle utilise ce mots ou autres gros mots, je lui demande si elle sait ce que ça veut dire ? Ouf elle me dit non.. Je lui explique que je ne souhaite pas lui dire ce que cela veut dire, car elle est encore petite pour comprendre et que la prochaine fois, quand « sa copine » lui dit ça, qu’elle lui dise « tes gros mots, tu les gardes dans ta bouche où tu les mets à la poubelle » et que si jamais elle continue, qu’elle parte en lui disant :  » Je n’ai pas envie d’entendre de gros mots, ce n’est pas intéressant » là bizarrement, je lui ai donné la solution …

Vers 7-8 ans, l’enfant est en plein “apprentissage” relationnel : il commence à reconnaître ses émotions, les émotions de l’autre… et à accepter de faire avec, même si c’est frustrant. Les relations d’amitié oscillent alors entre harmonie et conflits, et c’est normal !

Je lui explique qu’il faut qu’elle dise comment elle se sent, ce qu’elle ressent, qu’elle a le droit de dire quand elle est en colère, triste, déçue etc…. Je lui dis que je trouve ça très bien et que c’est important et que je l’encourage vivement à le faire.. Je précise également, que cela fera peut-être réfléchir sa copine sur son comportement envers les autres.

La « cruauté » des enfants de cet âge n’est pas due à la méchanceté mais à l’ignorance naturelle d’autrui

Mais quand ça touche son enfant, c’est vraiment très dur…

@bientôt

2 réponses à « 7 ans, un âge pas facile … »

  1. Dur dur en effet. J’ai 12 années derrière moi avec mon fils et son lot de vexations, provocations, méchancetés gratuites, moqueries…ramenées à la maison. Je n’ai pas toujours eu les réactions attendues, en tous cas de la part d’une professionnelle de la petite enfance ! mais ça tombe bien je ne suis pas l’eje de mon fils ! J’ai parfois répondu « dis moi qui c’est et je lui casserai la goule à ce petit morveux !! » Oui de vraies réactions primaires ! Elles ont besoin d’être exprimées pour être évacuées. Aujourd’hui, je lui répète inlassablement « cet enfant doit être malheureux en ce moment pour se comporter ainsi ». Et on réfléchit ensemble sur cet accord toltèque : « Ce que les autres disent et font n’est qu’une projection de leur propre réalité. Lorsque vous êtes immunisé contre cela, vous n’êtes plus victime de souffrances inutiles. » et depuis on relativise plus facilement !

    1. « Ce que les autres disent et font n’est qu’une projection de leur propre réalité » Je penserai à cette phrase la prochaine fois que je serai confrontée a ce genre de situation…

      Ce n’est vraiment pas facile d’avoir la double casquette (Maman et EJE), il est rare pour moi d’être EJE avec mes enfants, mais j’avoue que dans cette situation là, je ne savais pas trop quoi faire, j’avais envie de lui dire « cette petite ne te mérite pas comme amie, tu devrais la laisser toute seule » … Mais en même temps, je ne voulais pas qu’elle réagisse comme « sa copine »

      alalala pas facile !

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